L’illusion de l’objectivité

N°257a – Synthèse (8 p.) – Ouverture d'esprit
L’illusion de l’objectivité
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Nos automatismes de pensée sont indispensables pour réagir et décider efficacement – mais ils peuvent aussi fausser notre perception et figer notre façon de penser. Comment déjouer le piège des illusions cognitives ?

Si quelqu’un vous interroge sur ce qu’est une bonne décision, il est très probable qu’une partie de votre réponse fera référence à l’objectivité. Nous nous appuyons sur des faits (réputés objectifs) que nous analysons pour émettre des jugements (subjectifs). Nous pouvons ainsi faire des choix éclairés.

Cette vision est rassurante, mais largement illusoire. Les connaissances actuelles sur le fonctionnement du cerveau montrent que nous sommes tout simplement incapables de percevoir d’une façon complète et objective les situations que nous devons gérer.

En réalité, nous opérons à partir d’une vision incomplète des situations, perçues au travers de filtres construits par notre histoire personnelle. Nous recevons en effet chaque seconde des milliers d’informations de notre environnement – auditives, visuelles, etc. Si nous devions toutes les analyser de façon consciente, nous serions tout simplement submergés. Notre cerveau mobilise donc notre mémoire et nos savoirs pour filtrer et trier ces informations. Il procède par analogie avec des situations déjà vécues, afin de catégoriser et d’interpréter rapidement ce qu’il perçoit. Cela le conduit à extrapoler des données perçues comme manquantes ou à éliminer des données perçues comme parasites pour se former une image qu’il juge cohérente – c’est-à-dire conforme à ce qu’il présuppose probable ou crédible. Ce n’est qu’ainsi filtrée que la réalité apparaît à notre conscience.

Ce fonctionnement nous permet de décider rapidement. Il nous permet aussi de concentrer notre attention consciente sur ce qui le nécessite le plus : tâche nouvelle, sujet prioritaire, etc. Il est donc indispensable pour faire face à la complexité de la vie. Mais il peut aussi nous desservir. Nous croyons par exemple décider en pleine connaissance de cause, alors que nous avons rejeté sans en avoir conscience des données que notre expérience nous présentait comme insignifiantes. Ce faisant, nous passons à côté d’opportunité ou sous-évaluons les risques. Il nous arrive aussi d’avoir des réactions inappropriées lorsque nous surinterprétons une parole de notre interlocuteur à la lumière d’expériences antérieures malheureuses.

Prendre conscience de ces mécanismes est précieux, car nous pouvons agir pour en éviter les pièges et ainsi décider avec plus de lucidité et de clairvoyance.


Dans cette synthèse :
- Cultiver son ouverture d’esprit
- Conjuguer force de l’expérience et agilité de pensée
- Mieux réagir sous le coup de l’émotion

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