Pépites de managementRetrouvez ici quelques pépites issues de notre veille des meilleures publications sur le leadership et le management
Innovation

Tirer parti des contradictions apparentes pour innover
Lorsque nous sommes confrontés à un dilemme ou une décision complexe, la « pensée intégrative », théorisée par le chercheur Roger Martin de l’université de Toronto, permet de créer un contexte propice à l’émergence de nouvelles idées, plus riches que celles envisagées en première analyse. C’est en mobilisant la pensée intégrative que certaines entreprises ont assis leur leadership, en fondant leur avantage concurrentiel sur une troisième voie leur permettant de dépasser le dilemme apparent. En voici trois exemples :
- Honda illustre parfaitement la maîtrise du dilemme classique entre coût et qualité. Le groupe japonais a su innover tout en comprimant ses coûts de R&D. Cela lui a permis de commercialiser des modèles de qualité comme la Honda Legend (1988) à des coûts bien inférieurs à ceux des modèles produits par ses concurrents occidentaux. Au lieu d’arbitrer entre coût et qualité, comme la plupart de ses concurrents, l’entreprise a trouvé des moyens innovants (standardisation, plateformes communes) pour conjuguer les deux.
- Issy Sharp, fondateur de la chaîne hôtelière Four Seasons, était confronté à un dilemme. Sur le marché américain de l’hôtellerie, il n’existait à l’époque que deux modèles opposés : les motels, petits hôtels avec peu de lits et assez bas de gamme, ou bien les grands hôtels de plus de 750 chambres, confortables mais impersonnels car très vastes. Sharp a décidé d’associer les avantages des deux modèles, en lançant des hôtels haut de gamme à taille humaine (200 à 350 lits) avec tout le confort des grands établissements – une innovation à l’époque aux États-Unis !
- L’« open source » rémunérateur mis en place par Red Hat s’inscrit également dans cette démarche. Dans les années 90, il existait deux modèles de distribution de logiciels. D’une part, le modèle propriétaire, incarné par Microsoft : des logiciels commercialisés à des prix élevés, prêts à l’emploi, mais dont les bugs étaient sinon impossibles, du moins coûteux à réparer. D’autre part, le modèle « open source », symbolisé par Linux : des logiciels quasi gratuits, adaptables à volonté, mais sans service client. Dans ce contexte, Red Hat a été la première entreprise à offrir des logiciels open source totalement gratuits, via Internet, tout en proposant aux entreprises un service de maintenance par abonnement. Ce modèle lui a permis de s’imposer face à de puissants concurrents.
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Penser à imiter la nature
Qu’ont en commun la chouette, le pingouin et le martin-pêcheur ? Tous trois ont inspiré une innovation technologique majeure, le Shinkansen. En effet, quand les ingénieurs de Japan National Railways se sont vu confier la mise au point d’un train capable de relier Tokyo et Osaka en deux heures trente, ils se sont heurtés à un problème épineux : la vitesse provoquait à l’entrée des tunnels un effet de déflagration acoustique bien supérieur aux normes autorisées ! Pour trouver la solution, ils se sont tournés non pas vers de la recherche fondamentale, mais vers les solutions adoptées et affinées au fil des siècles par les espèces animales confrontées à des enjeux similaires. Ainsi, l’aérodynamisme du corps du pingouin a guidé le design des wagons. Les ingénieurs se sont aussi inspirés des micro-dentelures des plumes des chouettes, qui rendent leur vol silencieux, pour dessiner les pantographes qui relient le train à la ligne électrique, réduisant encore le bruit. Enfin, la forme du bec du martin-pêcheur, qui lui permet une pénétration dans l’eau à haute vitesse, a inspiré la forme du nez de la locomotive.
Cette anecdote illustre la puissance du biomimétisme. Plutôt que toujours chercher l’innovation de rupture, ne gagnerait-on pas à imiter ce qui se fait de mieux dans l’existant, en particulier dans la nature ?
Source : Evolutionary Ideas, Sam Tatam, éd. Harriman House, 2022.
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Piloter son portefeuille d’innovations
L’entreprise ne peut pas se reposer uniquement sur l’innovation incrémentale. Elle a aussi besoin d’innovations plus radicales pour se renouveler et assurer sa croissance sur le long terme. Or, l’incertitude associée à de tels projets conduit souvent à les écarter au profit d’initiatives plus rapidement prometteuses.
Dans ce podcast, Mark Maybury, le Chief Technology Officer de Stanley Black & Decker, discute de la façon d’éviter ce risque. Il raconte notamment avoir mis en place un classement des innovations du groupe en six catégories, définies selon le degré de rupture par rapport au marché. Cela permet de piloter les investissements dans les différents types d’innovations de façon stratégique, pour s’assurer que les contributions attendues de chacun d'entre eux se conjuguent judicieusement pour répondre à la fois aux enjeux de court terme et de long terme. Une démarche très rigoureuse et normée dont vous pouvez vous inspirer pour optimiser votre stratégie d’innovation.
Source : Extreme Innovation With AI, podcast Me, Myself, and AI, MIT Sloan Management Review / Boston Consulting Group, mars 2022.
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