Pépites de managementRetrouvez ici quelques pépites issues de notre veille des meilleures publications sur le leadership et le management

L’IA permet-elle vraiment de réduire les coûts ?
L’essor de l’intelligence artificielle générative fait miroiter des gisements d’économies très attractifs. Le cabinet de conseil Boston Consulting Group tire les leçons de ses missions auprès de plus de 1 000 entreprises.
Dans de nombreuses organisations, c’est la frustration qui domine face à la difficulté à concrétiser les économies attendues. Mais l’analyse des plus avancées montre quatre pistes d’amélioration prometteuses :
– La gestion du savoir, au moyen d’outils IA qui automatisent la génération de contenu, et l’analyse de connaissances codifiées, qui peut engendrer 20 à 30 % d’économies et diviser les délais par 50.
– L’interaction personnelle avec les clients, par le biais de chatbots ou d’assistants IA, qui peut diviser les coûts par 10.
– La gestion d’une large base fournisseurs et la renégociation fréquente des tarifs, avec des gains d’efficacité de 25 %.
– L’optimisation du travail des équipes terrain, comme la maintenance, par l’optimisation des flux opérationnels, avec des réductions de coûts de l’ordre de 40 %.
Choisir les actions à mettre en place en priorité en fonction de leur potentiel de réduction de coûts est une première étape. L’autre point saillant de l’étude est qu’il faut aussi veiller aux coûts cachés de l’intelligence artificielle – d’abord, le coût des outils eux-mêmes et de leur utilisation, souvent facturée à l’usage, mais aussi le coût de la complexité associée. C’est donc un chantier à piloter en tant que tel.
Une analyse précieuse pour prendre du recul sur les démarches engagées.
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Source : Unlocking Impact from AI – Driving Sustainable Cost Advantage with AI, BCG Executive Perspectives, mai 2025.
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Comment les illusionnistes captent-ils notre attention ?
Nous aimerions tous captiver notre auditoire et lui glisser à l’oreille des messages si pertinents que leur impact persistera pendant des mois, voire des années… Mais soyons francs : la majorité des communications dans le monde de l’entreprise peine à produire l’effet escompté.
Mentaliste et magicien, Henri Beaumont analyse dans cette conférence les ressorts de son art. La dextérité est un atout, bien sûr. Mais plus essentielle encore est l’aptitude à obtenir l’entière attention de son public. Comment s’y prend-il ? En actionnant systématiquement trois ressorts simples. D’abord, mettre de l’intention dans son message : quel est le contrat tacite que l’illusionniste passe avec son public, pour que celui-ci accepte d’écouter et de se laisser porter par la démonstration ? Ensuite, s’obliger à la clarté : il ne s’agit pas là d’être clair pour soi, mais bien d’être clair pour les autres. Enfin, chercher l’impact mémoire, en visant, plus que la compréhension, la mémorisation du message. On peut jouer pour cela sur les associations d’idées, la répétition, la sollicitation des émotions…
Trois réflexes à acquérir pour tout leader d’équipe ou de projet, et que vous mémoriserez bien mieux en écoutant Beaumont mettre en pratique ces préceptes !
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Source : Secrets d’illusionniste pour être plus écouté et mieux compris, Henri Beaumont, TEDx Saint-Étienne, février 2025.
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Êtes-vous conscient des risques associés à la « guerre cognitive » ?
Apparue en 2017 dans les discours de généraux américains, la notion de « guerre cognitive » décrit les opérations de manipulation de masse visant à déstabiliser ses adversaires. Certes, la propagande n’est pas une invention du 21e siècle. Mais elle s’appuie désormais sur une connaissance scientifique avancée des mécanismes de pensée, ainsi que sur des technologies permettant une diffusion massive, presque instantanée, de fausses informations. Il est aussi devenu aisé de tester des techniques de manipulation en temps réel et de les perfectionner très rapidement.
Ce monde peut sembler éloigné de celui de l’entreprise. Pourtant, divers aspects de la vie de l’entreprise sont déjà concernés. Le risque de piratage et de fuite de données confidentielles est aujourd’hui une évidence pour tous. Plus pernicieux sont les risques associés à l’altération de nos processus de réflexion : baisse d‘attention, méfiance envers les institutions associée à la difficulté à distinguer le vrai du faux, perte de nuance et polarisation empêchant toute résolution de conflits…
Comment s’en protéger ? Comme pour tout risque, la sensibilisation de chacun et un entraînement ciblé sont la clé. En quoi vos décisions pourraient-elles être influencées par de telles approches ? Comment encouragez-vous vos équipes à développer leur esprit critique ? Quelle place réservez-vous au dialogue pour déminer les raccourcis et les contre-vérités ?
Un nouveau champ du développement des compétences à explorer.
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Source : La guerre cognitive : le nouveau champ de bataille qui exploite nos cerveaux, Bernard Claverie, Polytechnique Insights, février 2025.
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Que nous apprend le bouton « like » sur l’innovation ?
Combien de fois par jour utilisez-vous un bouton « like » ? Ce geste, devenu anodin, a transformé nos façons d’interagir. Martin Reeves et Bob Goodson ont entrepris de retracer l’histoire de son invention. Goodson, premier employé de Yelp, pourrait même être son inventeur, quatre ans avant que Facebook ne s’en empare ! Mais ses souvenirs sont flous, et cette origine demeure incertaine…
Au-delà de l’anecdote, ce livre est passionnant, car il éclaire la véritable nature de l’innovation dans les écosystèmes complexes. Celle-ci suit le plus souvent des chemins tortueux, imprévisibles. Elle est le fruit de hasards, de rencontres, de la sérendipité. Elle résulte d’un processus collectif, de débats, d’expérimentations. Et elle s’impose parfois d’elle-même, sans que les pionniers n’en aient vraiment eu l’intention.
On retiendra de cette recherche que ce qui fait la plus grande différence, c’est la culture d’innovation : un esprit curieux, ouvert aux surprises ; une exploration progressive, expérimentale, fondée sur le dialogue ; l’acceptation que l’on ne peut pas planifier – et donc contrôler – ce qui surgira de cette démarche ; et, toujours, la persévérance, car les échecs sont nombreux.
Une approche à l’antithèse de l’image souvent glorifiée de l’innovateur héroïque, mais stimulante car bien plus proche de la réalité.
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Source : Like: The Button That Changed the World, Martin Reeves, Bob Goodson, éd. Harvard Business Review Press, 2025.
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Vos managers intermédiaires ont-ils intégré l’IA dans leurs pratiques ?
« L’IA ne remplacera pas les humains, mais les humains avec IA remplaceront les humains sans IA », affirmait Karim Lakhani, professeur à la Harvard Business School, dès 2023. La révolution initiée par l’IA est en marche : un aspect encore peu abordé est l’impact qu’elle aura sur les fonctions managériales.
La peur de se voir remplacé par des machines est bien sûr présente – et la perspective de voir des IA spécialisées nous manager peut donner des sueurs froides. La réalité sera bien sûr plus nuancée, mais il s’agit néanmoins d’une révolution existentielle pour le management intermédiaire. Si ce niveau de management n’est plus celui qui connaît et diffuse l’information ; si ce n’est plus par lui que passe la coopération entre services ; s’il n’incarne même plus celui qui comprend, donne du sens et remet en question les idées de ses collaborateurs, car des prompts bien pensés peuvent remplir cette fonction, qu’advient-il de son rôle ? Celui-ci va devoir être affiné progressivement, par expérimentation.
À court terme, il est clair que la révolution de l’IA doit s’appuyer sur cette strate hiérarchique et que le succès dépendra en très grande partie de son adhésion au sujet. Cela suppose que ces managers développent leur connaissance de ces outils, qu’ils aient à l’esprit d’explorer en permanence ce qu’ils peuvent en tirer, et qu’ils développent leurs compétences pour le faire.
Avez-vous déjà lancé ce chantier ?
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Source : Succeeding in the Digital Age, Harvard Business Impact, février 2025.
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