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Incertitude

Savoir quand revenir à un mode décisionnel plus intuitif

Savoir quand revenir à un mode décisionnel plus intuitif

C’est un fait admis : pour prendre une décision de qualité, mieux vaut collecter un maximum d’informations et les analyser avec soin. Mais est-ce toujours vrai ?

Plusieurs travaux de recherche invitent à nuancer cette conviction. Ils mettent en évidence que dans certains contextes, on gagne à s’affranchir d’une analyse poussée de la situation. Mieux vaut alors se contenter de décider en se basant sur des critères simples, tels que des règles empiriques fondées sur des expériences passées. Cela s’observe dans trois cas de figure :

– Un contexte incertain, saturé en informations : lorsque des données et des analyses multiples sont disponibles et que l’état de l’art ne permet pas de trancher sur des bases solides, ajouter encore plus d’informations et d’analyses ne fait qu’augmenter la charge cognitive, sans pour autant clarifier la décision à prendre.

– Un environnement fluctuant : sur les marchés en évolution rapide, les données sont parfois obsolètes avant même que l’on ait eu le temps de les collecter et de les traiter.

– Une difficulté d’accès à l’information : parfois, le coût nécessaire pour collecter de l’information en quantité et en qualité suffisantes n’est pas justifié par le potentiel de gain lié à une décision mieux informée.

Dans de telles circonstances, la qualité des décisions prises repose moins sur la finesse et l’exhaustivité des analyses que sur la capacité à mobiliser son expérience ou celle de ses experts. Une découverte contre-intuitive à l’heure du Big Data !


Source :  The Potency of Shortcuts in Decision-Making, Sebastian Kruse, David Bendig, Malte Brettel, MIT Sloan Management Review, septembre 2023.

Comment utiliser l’IA comme partenaire de réflexion ?

Comment utiliser l’IA comme partenaire de réflexion ?

Les nouveaux outils d’IA comme ChatGPT peuvent constituer de bons alliés pour accélérer les décisions et améliorer leur qualité. S’il n’est pas question de leur déléguer la décision à prendre, on gagne à les impliquer à trois étapes :

Cerner le contexte : ChatGPT aide à mettre en évidence les obstacles et les facteurs clés de succès pris en compte par d’autres entreprises dans des contextes similaires. Exemple de requête : Nous sommes une entreprise du secteur technologique, basée en région PACA. Nous avons des difficultés à attirer de nouveaux talents ; quelles peuvent être les raisons pour cela ?

Définir les options possibles : ChatGPT contribue à élargir le panel des options et à générer des pistes contre-intuitives. Exemple : Comment des entreprises sont-elles parvenues à limiter leur dépendance à l’égard de telle matière première ?

Évaluer les différentes solutions : pour l’instant, ChatGPT ne permet pas de comparer les avantages de chaque piste. En revanche, il permet de prendre conscience des biais qui nuisent à la qualité des décisions, dans certains contextes. Exemple : Quels sont les principaux risques à garder à l’esprit lorsqu’on cherche à recruter en un temps court ?

Pour obtenir la meilleure contribution possible des outils d’IA, l’interaction et le questionnement sont décisifs : on gagne à affiner ses questions et à creuser au-delà des premières réponses de l’IA.


Source : Using ChatGPT to Make Better Decisions, Thomas Ramge, Viktor Mayer-Schönberger, Harvard Business Review, août 2023.

Concilier efficacité et éthique dans l’utilisation des nudges

Concilier efficacité et éthique dans l’utilisation des nudges

L’utilisation des nudges, ou incitations douces, s’est intensifiée ces dernières années et s’étend désormais à de nombreux domaines. Ces incitations ont été créées face au constat que nous ne prenons pas toujours les décisions qui sont dans notre meilleur intérêt, et qu’il faut donc parfois nous aiguiller vers la « bonne » décision. Mais où situer la limite entre influence bien intentionnée et manipulation malsaine ? Richard Thaler et Cass Sunstein, auteurs de l’ouvrage fondateur Nudge, formulent trois principes essentiels pour s’assurer d’une utilisation éthique des nudges :

-          Faire preuve de transparence et afficher clairement que l’on cherche à orienter l’utilisateur vers une option donnée, dans son intérêt : pour assurer la sécurité de ses données, l’aider à choisir l’option la plus adaptée et la moins coûteuse… Cela ne diminue nullement l’efficacité de l’incitation et permet même à l’entreprise de bénéficier d’une meilleure image.

-          Respecter le libre-arbitre de l’individu, en facilitant la tâche de ceux qui souhaitent malgré tout souscrire à une autre option.

-          S’assurer que le choix ou le comportement encouragé aillent effectivement dans le sens de l’intérêt de l’utilisateur, et non pas uniquement dans celui de l’entreprise

 

Source : Nudge, Richard Thaler et Cass Sunstein, éd. Vuibert, 2022.

Avez-vous fait votre analyse SWOT en matière de géopolitique ?

Avez-vous fait votre analyse SWOT en matière de géopolitique ?

Les événements géopolitiques peuvent grandement affecter l’entreprise. La guerre en Ukraine en est une triste illustration. Ses répercussions économiques sont nombreuses : fermeture de succursales dans certains pays, désorganisation des chaînes logistiques, tensions sur certaines matières premières, flambée des coûts…

Mais attention : sous l’effet de la crise, on oublie facilement que tout changement ouvre aussi de nouvelles possibilités. Par exemple, l'invasion de l'Ukraine par la Russie, en perturbant le marché européen de l'énergie, a accéléré la transition vers les énergies renouvelables. Quand les paramètres qui régissaient un secteur sont soudain bouleversés, c’est le moment de s’interroger. Ce qui constituait une différenciation marginale sur le marché peut-il devenir un atout à exploiter ? N’est-ce pas le moment de ressortir des cartons un projet d’innovation abandonné faute de rentabilité ? De même, les contraintes sur les chaînes d'approvisionnement favorisent l'émergence de zones géographiques pivots, telles que l'Inde et le Vietnam. N’est-ce pas le moment de s’y implanter ? Quand une crise surgit, il faut bien sûr se préserver – mais aussi savoir s’affranchir du pessimisme ambiant en explorant activement les possibilités ouvertes par le nouveau contexte.

Source : Black swans, gray rhinos, and silver linings: Anticipating geopolitical risks (and openings), Andrew Grant, Ziad Haider, Anke Raufuss, McKinsey, février 2023.

S’autoriser à mêler gravité et légèreté

S’autoriser à mêler gravité et légèreté

Quand la situation est grave, vaut-il mieux se montrer sérieux pour souligner l’importance de l’enjeu, ou introduire une touche de légèreté pour aider les équipes à surmonter cette période difficile ?

Début 2020, un confinement mondial est instauré pour tenter d’endiguer l’épidémie de Covid-19. Connor Diemand-Yauman, co-dirigeant de l’ONG Merit America, doit animer son premier meeting virtuel avec l’ensemble de l’organisation. Les personnes sont épuisées et très stressées ; l’ambiance est tendue. Au moment de passer la parole après sa brève introduction, il fait semblant de laisser par mégarde son écran actif. Tout le monde peut alors le voir rechercher dans Google : « Que disent les dirigeants inspirants dans les moments difficiles ? ». Ce trait d’humour a immédiatement détendu l’atmosphère. Il a contribué à nourrir le dynamisme des équipes face aux circonstances.

Bien sûr, l’humour reste à manier avec prudence. Il ne s’agit pas de rire aux dépens des autres ou de donner l’impression que l’on prend la situation à la légère. Néanmoins, il est démontré que le rire soude les groupes. Au niveau individuel, il libère un cocktail d’hormones qui apaise et énergise. Des effets précieux, d’autant plus quand les temps sont durs.  À vous de jouer !

Source : Why great leaders take humor seriously, Jennifer Aaker, Naomi Bagdonas, TEDMonterey, janvier 2022.

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