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Performance

Le travail bien fait : une source de motivation perdue de vue ?

Le travail bien fait : une source de motivation perdue de vue ?

Enquête après enquête, on constate que les salariés se désengagent de leur travail. La souffrance au travail semble s’accroître inexorablement, et bien peu d’efforts entrepris pour recréer de la satisfaction au travail sont couronnés de succès.

C’est peut-être le moment de retourner à l’excellent article d’Yves Clot, L’aspiration au travail bien fait. Le psychologue souligne que performance et santé sont tout à fait compatibles. Quand on fait un effort efficace, qui atteint le but que l’on s’est fixé ou que l’on a accepté, on peut être fatigué, mais satisfait. À moins que la charge soit chroniquement insupportable, on récupère alors de cette saine fatigue pour reprendre le lendemain un autre projet motivant. En revanche, produire un effort inefficace est épuisant et démoralisant. À la fatigue du travail s’ajoutent le stress et les ruminations à l’idée de refaire le lendemain le même travail, d’une manière tout aussi inefficace. Il faut alors redoubler d’efforts pour parvenir à se remettre à l’ouvrage – sans pour autant être en condition de donner le meilleur de ses capacités.

Yves Clot invite ainsi à remédier en priorité aux dysfonctionnements de l’organisation : il s’agit de traiter ce qui empêche de faire un travail de qualité, sans se limiter à proposer un accompagnement psychologique pour « aider à supporter des situations insupportables ».


Source : L'aspiration au travail bien fait, Yves Clot, Journal de l'École de Paris du management, n° 99, janvier-février 2013.

 
Et si vous instauriez des journées sans réunion ?

Et si vous instauriez des journées sans réunion ?

En entreprise, la plupart des collaborateurs déplorent que les réunions soient trop nombreuses, trop longues et trop peu efficaces. Malgré ces critiques, le problème perdure. Pour trouver des pistes d’action face à ce sujet épineux, une équipe d’universitaires a étudié 76 entreprises de plus de 1 000 salariés ayant interdit les réunions sur 1 à 5 journées par semaine.

Leurs retours invitent à revoir en profondeur nos habitudes de travail : plus le nombre de réunions diminue, plus on observe un accroissement de l’autonomie, de la communication, de l’engagement et de la satisfaction. La tendance au micro-management diminue, ainsi que le niveau de stress. La productivité s’améliore. Paradoxalement, réduire le nombre de réunions a même un effet positif sur la collaboration ! Selon les indicateurs retenus par les chercheurs pour évaluer le niveau de coopération, celle-ci est accrue de 55 % avec la formule de 3 journées sans réunion. Les collaborateurs ont trouvé d’autres moyens de se coordonner et d’échanger, mieux adaptés à leurs besoins.

Faudrait-il pour autant supprimer totalement les réunions ? N’allons pas trop loin. Au-delà de 3 jours hebdomadaires sans réunion, la satisfaction, la productivité, l’engagement et la coopération commencent à décliner. À vous de trouver le bon dosage !


Source : The Surprising Impact of Meeting-Free Days, Benjamin Laker, Vijay Pereira, Pawan Budhwar, Ashish Malik, MIT Sloan Management Review, janvier 2022.

Éviter les trous de mémoire

Éviter les trous de mémoire

Vous est-il déjà arrivé d’avoir un mot sur le bout de la langue ou de ne pas vous souvenir de ce que votre interlocuteur vous a dit quelques minutes plus tôt ? Ces petits couacs de notre mémoire sont très communs et n’ont rien d’inquiétant – même s’ils peuvent être à l’origine de quelques frustrations. Ils sont liés à la manière dont notre cerveau stocke et retrouve les informations mémorisées :

– Pour bien stocker l’information, la clé consiste à concentrer son attention. La majorité du temps, lorsque nous oublions une information, c’est parce que nous l’avons traitée de façon automatique, sans y prêter attention, ou parce que notre attention était sollicitée par ailleurs. Il suffit par exemple de penser à ce que nous devons faire dans la journée ou de recevoir une notification pour que notre attention soit détournée. Notre cerveau suppose alors que l’information à laquelle nous ne sommes pas réellement attentif n’est pas suffisamment importante pour être mémorisée.

– Quant au « mot sur le bout de la langue », il est dû au fait que le cerveau active par erreur le mauvais réseau neuronal pour rappeler l’information. Plus vous essayez de retrouver ce mot manquant, plus vous activez ce mauvais réseau. Lorsque cela se produit, la solution est donc d’accepter d’arrêter momentanément de chercher. Cela donne une chance au réseau neuronal adéquat de s’activer lorsque vous relancerez votre recherche quelques instants plus tard.


Source : How your memory works — and why forgetting is totally OK, Lisa Genova, TED Membership, mars 2021.

Chez les sportifs comme chez les dirigeants, l’hyper-performance dépend autant de la qualité du repos que de la qualité de l’entraînement.

Chez les sportifs comme chez les dirigeants, l’hyper-performance dépend autant de la qualité du repos que de la qualité de l’entraînement.

Chez les sportifs de haut niveau, les temps de récupération font partie intégrante de la gestion globale de leur performance. Leurs cycles d’entraînement et de compétition sont rythmés par une alternance claire entre des moments où il faut tout donner et des temps de repos. Ces derniers ne sont d’ailleurs pas considérés comme du loisir, mais comme une composante essentielle de la préparation. En effet, la recherche en médecine sportive a démontré que c’est l’alternance entre les phases de dépense énergétique et de reconstitution qui permet d’améliorer ses capacités. Pendant celle-ci, non seulement le muscle récupère, mais il se renforce également.

Il en va de même pour les dépenses d’énergie intellectuelle : le cerveau ne peut répondre à des sollicitations fortes et fréquentes que s’il est en mesure de récupérer dans l’intervalle. Les neurologues ont d’ailleurs montré que ces plages de décompression ne sont pas seulement indispensables pour éviter le burn-out. Le cerveau les met aussi à profit pour décanter l’expérience acquise dans les pics d’intensité. Autrement dit, le mental se fortifie exactement comme les muscles du sportif !

Les cadres dirigeants doivent néanmoins surmonter un défi supplémentaire : s’il est admis qu’un sportif se repose après un tournoi, en entreprise, la pression pousse à enchai?ner les tâches sans interruption. Il faut donc s’imposer une discipline de récupération très stricte. Malgré les tentations, ne faites pas l’économie des parenthèses reconstituantes : soirée en famille, sport le week-end, quelques minutes d’oisiveté complète de temps à autre.

Source : The Making of a Corporate Athlete, Jim Loehr, Tony Schwartz, Harvard Business Review, janvier 2001.

Et si vous demandiez d’abord à vos collaborateurs s’ils souhaitent devenir managers ?

Et si vous demandiez d’abord à vos collaborateurs s’ils souhaitent devenir managers ?

« Les managers craquent », affirme Gartner en publiant les résultats de son enquête annuelle auprès de 9 000 collaborateurs et managers américains. Les chiffres sont accablants. Moins d’un employé interrogé sur deux considère que son manager est capable de mener son équipe sur la bonne voie. Et 54 % des managers interrogés affirment souffrir de leurs conditions de travail. Il y a de quoi s’inquiéter, quand on sait que les bons managers multiplient par 15 les chances de leurs collaborateurs d’être hautement performants, et par 3 leur fidélité à l’entreprise.

Que faire ? Un enseignement éclairant de cette étude est que la formation n’améliore la performance managériale que de 4 %. En revanche, si les managers considèrent qu'ils ont les moyens de gérer leurs missions durablement, leur performance s’améliore de 21 %.

Gartner identifie quatre leviers pour agir sur cette dimension. On gagne à redéfinir les attendus pour qu’ils soient plus réalistes, à revisiter les routines de management, à supprimer les obstacles qui empêchent le manager de jouer vraiment son rôle ; mais le plus impactant de ces leviers est de modifier le processus d'accession au poste de manager. Lorsqu’on a demandé aux managers potentiels de signaler si ce rôle les tentait, leur performance dans ce nouveau rôle est multipliée par 2,3.


Source : Managers Are Cracking—and More Training Won’t Help, Gartner, août 2023.

 

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