Un peu de désordre = beaucoup de profit(s)

Un peu de désordre = beaucoup de profit(s)

L'ordre est-il vraiment un gage d'efficacité ? Et si, contrairement aux idées reçues, une certaine dose de désordre était propice à la performance ?

Auteur(s) : Eric Abrahamson, David H. Freedman

Éditeur : Flammarion

Date de parution : 2008

L'avis de manageris

L'entreprise est le règne de l'organisation. Répartition des tâches, processus bien huilés pour éviter les redondances ou les ruptures de production, organigrammes pour clarifier les périmètres d'action de chacun et les lignes de reporting... Certaines entreprises poussent même l'amour de l'ordre jusqu'à édicter des politiques de rangement des bureaux individuels. Et en effet, on associe souvent ordre et efficacité. Les personnes désordonnées perdraient plus facilement de l'information, auraient une moins bonne gestion du temps et des priorités, auraient une tendance à papillonner d'un dossier à un autre au détriment de la qualité finale, etc.

Et si ce n'était pas complètement vrai ? Si l'ordre avait aussi ses coûts cachés
et ses poches d'inefficacité ? Si, en fin de compte, nous faisions du « sur-ordre » ? Eric Abrahamson et David H. Freedman mettent une fois de plus un peu de poil à gratter dans nos habitudes de pensée. Ils débusquent, dans ce livre, les coûts cachés de l'organisation. Ils montrent que, dans certains cas, trop d'ordre est  au mieux inefficace, par exemple quand il s'agit d'appliquer un plan d'urgence pour faire face à une crise que le plan n'avait pas prévu ; au pire contreproductif car cela bloque la capacité d'initiative des individus, tue l’audace dans l'œuf et interdit les « heureux hasards » à l'origine d’importantes innovations. Les exemples sont parfois anecdotiques mais la réflexion globale est instructive. On lira surtout les chapitres 1 et 2 pour une approche des coûts cachés de l'ordre et les chapitres 4 et 8 pour des exemples d'entreprises ayant appris à tirer parti du désordre relatif de leur organisation.