Thinking in Bets

A priori, la gestion d’une entreprise et le poker n’ont pas grand-chose à voir ensemble. Le dirigeant n’est pas un joueur. C’est un professionnel qui s’efforce d’opérer des choix rigoureux – choix qui engagent l’investissement de ses actionnaires et l’emploi de ses collaborateurs. Et pourtant, le parallèle n’est pas si incongru qu’il n’y paraît, selon Annie Duke, spécialiste de psychologie cognitive et elle-même joueuse de poker de haut niveau.

En effet, tout comme le joueur de poker, le décideur se fonde sur des informations partielles et d’une fiabilité incertaine. Mais, là où les joueurs de poker sont bien conscients de ne pas avoir toutes les cartes en main, les dirigeants peuvent facilement céder à l’illusion du contrôle. C’est pourquoi Annie Duke les invite à délibérément se voir comme des parieurs. Le parallèle est instructif. Il nous pousse à raisonner en termes de probabilités ; à reconnaître que nous avons une influence au mieux limitée sur le cours des événements ; que notre stratégie de départ doit être affinée et éventuellement réorientée à chaque nouveau « tour de jeu » ; etc.

Une perspective originale et stimulante, qui mêle astucieusement le vécu de joueuse de l’auteure avec les enseignements des sciences cognitives.