Robots étrangement humains

L’intervention de robots toujours plus perfectionnés dans nos vies professionnelles, privées, voire intimes, fait l’objet de nombreuses recherches. Beaucoup sont menées par des roboticiens. Mais les anthropologues aussi se sont penchés sur les enjeux liés au développement des « machines intelligentes » et sur leurs conditions d'acceptation. En examinant comment les individus s'approprient, mais aussi détournent les objets à leur disposition, ils mettent en évidence la complexité des relations entre humains et robots. Ce numéro de la revue Gradhiva, revue d'anthropologie et d'histoire des arts, présente certains de leurs travaux. On y retrouve, en particulier, l'article « La vallée de l'étrange » de Masahiro Mori. Celui-ci fut le premier à montrer que les robots, en prenant une forme humaine, se faisaient mieux accepter par les humains… jusqu’à un certain point, au-delà duquel leur anthropomorphisme nous met mal à l’aise. Les autres articles complètent cette réflexion sur les conditions de l'attachement en robotique. En particulier, ils décrivent notre tendance à attribuer des intentions et des sentiments humains aux objets de notre entourage.

Un autre regard sur la technologie, particulièrement éclairant pour optimiser le design des machines et des interfaces avec lesquelles nous serons de plus en plus amenés à coopérer.